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Pascale Marthine Tayou, Colored Stones (detail) 2018. Courtesy the artist and GALLERIA CONTINUA, exhibition view Hedges, Edges, Dirt - ICA / VCU, Richmond, USA, 2018. copyright ADAGP, Paris. Photo by David Hunter Hale for ICA / VCU.

KinAct Collective

Collectif KinAct est un festival international et un collectif d’artistes tous deux nés dans les rues de Kinshasa en 2015. Ses cofondateurs sont Eddy Ekete et Aude Bertrand.

  • Les numéros des œuvres correspondent aux numéros du parcours de l'exposition dans le guide du visiteur.
  • Vous retrouverez également ces oeuvres d'art dans la visite virtuelle.

Eddy Ekete est né en 1978 à Kinshasa (RDC) et Aude Bertrand est née en 1988 à Valréas (France). Ils vivent et travaillent alternativement à Paris et à Kinshasa. Pour Congoville, KinAct travaille avec les performeurs Louis Van Der Waal (°1979, Pays-Bas), Precy Numbi (°1990, RDC) et Charlien Adriaenssens (°1988, Belgique).

 

La maison du chef / Ndaku ya Mokonzi (2021)

Numéro 3 sur le parcours de l'exposition
Lieu: AVL Franchise Unit – Atelier Van Lieshout

Le projet La maison du chef / Ndaku ya Mokonzi se compose d’une installation qui représente la maison traditionnelle d’un chef congolais, d’une émission radiophonique dans laquelle des visiteurs peuvent partager leur Congoville, de performances et de personnages filmés.

La maison du Mokonzi est construite des déchets que l’Occident déverse en Afrique : KinAct nous les rend. Cette « donation » fait référence aux colonisateurs qui rendaient visite aux chefs traditionnels dans leurs habitations en leur apportant des « cadeaux » (des miroirs, de l’alcool et des armes à feu) en échange de concessions territoriales. De même que les déchets d’aujourd’hui sont nocifs pour les humains et l’environnement, les cadeaux de l’époque furent aussi empoisonnés. KinAct souhaite redonner du contenu à l’échange. Ils nous invitent à partager nos propres bribes de Congoville avec eux et avec les auditeurs : au cours de leur émission radiophonique du 24 juillet, on peut raconter des histoires et des souvenirs. Leur œuvre crée ainsi de la latitude pour recueillir, échanger et réparer.

KinAct est surtout connu pour ses performances de rue à Kinshasa, avec des personnages tels qu’Homme Canette et Papa Miracle (voir les performances en vidéo). Pour le musée du Middelheim, ils ont imaginé toute une série de personnages exubérants qui aiguillonnent le visiteur. Non pas des dandys, mais des figures vêtues de résidus de matériaux significatifs, allant du caoutchouc du temps de Léopold II à des déchets électroniques contemporains. Si ces personnages s’animaient, ils seraient bruyants et énergiques et entraîneraient les visiteurs dans d’étranges rencontres.

Radio KinAct Connect

Les membres de KinAct animent une émission radio depuis l’AVL. Vous pouvez écouter les trois émissions, au parc ou chez vous :

  • #1 : 30/05/2021 : 13h-16h : première émission diffusée.
  • #2 : 30/06/2021 : 13h-16h : émission radiophonique « indépendance » en duplex avec Kinshasa.
  • #3 : 24/07/2021 : 13h-16h : émission « Parlement Debout Day » lors de laquelle les auditeurs peuvent venir partager leurs émotions et leurs souvenirs du Congo (de l’époque coloniale à aujourd’hui).

Documentaire

Élie Mbansing, KinAct (2019), documentaire sur le festival de performance KinAct à Kinshasa.

KinAct, la contraction de Kinshasa en action, souhaite stimuler les échanges entre artistes africains et européens. Dans les grandes villes d’Afrique comme Kinshasa, où les scènes artistiques sont bouillonnantes, les artistes présentent leur travail au public de manière directe, sans passer par des galeries ou des musées, comme il est d’usage en Occident. Les participants à KinAct créent leurs propres performances (de rue) sous les yeux du public innombrable et en interaction avec ces millions de spectateurs. Ils abordent surtout des thèmes sociaux et sociétaux comme l’environnement, la santé, la superstition, la violence, l’identité africaine et le combat pour survivre. On attache également beaucoup d’importance à des ateliers pour enfants où ils apprennent à s’exprimer de différentes façons. En Europe aussi, l’intérêt pour une telle approche s’accroît et on compte de plus en plus de festivals de théâtre de rue, parfois inspirés en droite ligne de KinAct. Le cinéaste et photographe congolais Élie Mbansing est impliqué depuis le début dans KinAct. Dans ce film, il nous brosse un tableau de l’ambiance afrofuturiste des différentes éditions du festival à Kinshasa.

La participation de KinAct Collective à l’exposition a été rendue possible grâce au soutien de divers partenaires, tels que Maarten Vanden Eynde (ICC, Bruxelles-Lubumbashi), Philip Buyck (Bibliothèque Lumumba, Bruxelles), Gia Abrassart (Café Congo) et Anne Wetsi Mpoma.

KinAct Collective, La maison du chef/Ndaku ya mokonzi, 2021 © The Artists. Photo Léonard Pongo

 

Toza kaka / On est (encore) là (2021)

Numéro 5 sur le parcours de l'exposition
Lieu: Artiesteningang – John Körmeling

  • © film : l’artiste et Noud Wynants.
  • Film d’archives : Les Marins congolais à Anvers de Gerard De Boe & Émile Degelin (1952)
  • Collection Cinematek – Cinémathèque royale de Belgique, Bruxelles ; © Gerard De Boe et Cinematek.

Vers 1950, quelques films de propagande coloniale sont tournés, dont celui que vous venez de voir. On y voit des Africains triés sur le volet, en l’occurrence des marins congolais qui passent quelques jours de vacances dans la ville portuaire d’Anvers. Ils y visitent des « trésors » culturels belges, allant de curiosités diverses à des monuments qui glorifient la colonisation. La voix off souligne avec insistance l’admiration imposée des visiteurs pour ladite civilisation occidentale inégalée.

Dans une nouvelle performance filmée, KinAct Collective engage le dialogue avec ce film d’archives. Contrairement aux marins de l’époque, qui suivent docilement le scénario, ils revendiquent l’espace public avec leurs propres corps et des costumes qu’ils ont eux-mêmes confectionnés. Avec l’énergie des rues de Kinshasa, ces anti-flâneurs radicaux se rendent particulièrement visibles et audibles dans la ville d’Anvers actuelle.

« Toza kaka signifie aussi bien « nous sommes ensemble » que « nous sommes (encore) là ». Il s’agit d’une référence à notre collaboration axée sur l’avenir en tant que collectif et au fait que la Belgique et la RDC sont historiquement ensemble et continuent à l’être ; « nous sommes encore là » renvoie aussi aux détritus qui jonchent les rues et ne disparaissent pas. C’est une expression que beaucoup de nos collègues et amis à Kinshasa emploient : le gouvernement s’en fout de nous, nos récits sont ignorés, la vie est une lutte depuis des siècles, mais nous sommes encore là. » (Charlien Adriaenssens, performeuse KinAct)

Word vriend van het museum