- Le numéro de l'œuvre correspond au numéro du parcours de l'exposition dans le guide du visiteur.
- Vous pouvez également trouver cette œuvre dans la visite virtuelle.
Sammy Baloji (1978) est né et a grandi à Lubumbashi (RDC). Il vit et travaille alternativement à Bruxelles et dans sa ville natale. Baloji a étudié les sciences de l’information et de la communication à l’université de Lubumbashi. Plus tard, il a suivi une formation en photographie et en vidéo à l’École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg. En tant qu’artiste visuel et photographe, il explore la mémoire et l’histoire de la République démocratique du Congo. Son œuvre consiste en une quête permanente du patrimoine culturel, architectural et industriel de la région du Katanga, mais il questionne aussi les conséquences de la colonisation belge. Ses projets individuels les plus récents sont : Sammy Baloji, Other Tales, Lund Konsthall et Aarhus Kunsthal (2020) ; Congo, Fragments d’une histoire, Le Point du Jour, Cherbourg (2019) ; A Blueprint for Toads and Snakes, Framer Framed, Amsterdam (2018) ; Urban Now : City Life in Congo, Sammy Baloji et Filip de Boeck, The Power Plant, Toronto et WIELS, Bruxelles (2016-2017). Son travail a également pu être vu dans des expositions comme la biennale FotoFest 2020, Houston ; Palais de Tokyo, Paris (2020) ; la biennale d’architecture de Chicago 2019 ; la 22e biennale de Sydney (2020) ; documenta 14 à Kassel/Athènes (2017) ; le Garage Museum of Contemporary Art, Moscou (2017) ; le Smithsonian National Museum of African Art, Washington DC (2017) et la biennale de Venise (2015). Sammy Baloji est chevalier des Arts et des Lettres et a reçu de nombreux prix. En 2019-2020, il a séjourné à l’Académie de France-Villa Medicis à Rome. En 2008, Sammy Baloji a été cofondateur de la biennale van Lubumbashi.
Untitled (2015 / 2021)
Numéro 15 sur le parcours de l'exposition
Lieu: le pavillon Braem
Le cuivre katangais était une ressource naturelle indispensable pour l’artillerie durant les deux guerres mondiales. On s’en servait, entre autres, pour la fabrication de douilles d’obus. Les soldats gravaient souvent des personnages sur ces douilles : à la fois pour conjurer la peur dans les tranchées et pour tuer le temps et l’ennui pendant leur convalescence. À ce jour, on trouve encore de telles douilles dans des livings et des cafés en Belgique, certainement en Flandre occidentale. Elles sont posées sur des manteaux de cheminée ou font office de pots de fleurs. Baloji aussi met des plantes dans ses douilles : des plantes du Congo dans du cuivre congolais. Même la très flamande sansevière se révèle un héritage de la colonisation belge ! Congoville est partout.
Sammy Baloji, Untitled (2015 / 2021). © The Artist & Imane Farès. Photo: Léonard Pongo
The Other Memorial (2015)
Numéro 15 sur le parcours de l'exposition
Lieu: le pavillon Braem
Les monuments célèbrent des souvenirs spécifiques, ils ne racontent pas (toute) l’histoire. Ainsi, l’Église du Sacré-Cœur de Cointe à Liège commémore les soldats alliés morts durant la Première Guerre mondiale. La coupole de l’église est composée de treize tonnes de cuivre provenant des mines du Katanga, extraites par des forçats congolais. Néanmoins, les plaques commémoratives de l’église ne portent pas de noms de soldats congolais tués lors de la Grande Guerre. Avec ce même cuivre, Baloji a créé une nouvelle demi-coupole pour leur rendre hommage. Sur la surface sont entaillés des motifs lubas et lundas que portaient les corps dans sa région natale au Katanga. Les autorités coloniales ont interdit ce rituel corporel « non chrétien ». Par conséquent, la signification de ces motifs s’est en grande partie perdue, mais l’artiste en a retrouvé sur des photographies d’archives ethnographiques. Ainsi, il intègre dans cette œuvre aussi bien les soldats que les mineurs.
Copyright: Sammy Baloji, The Other Memorial (2015). © The Artist, Sindika Dokolo Foundation & Imane Farès. Photo: Léonard Pongo