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Pascale Marthine Tayou, Colored Stones (detail) 2018. Courtesy the artist and GALLERIA CONTINUA, exhibition view Hedges, Edges, Dirt - ICA / VCU, Richmond, USA, 2018. copyright ADAGP, Paris. Photo by David Hunter Hale for ICA / VCU.

Maurice Mbikayi

° 1974 à Kinshasa (RDC), vit et travaille au Cap (Afrique du Sud).

  • Les numéros des œuvres correspondent aux numéros du parcours de l'exposition dans le guide du visiteur.
  • Vous retrouverez également ces oeuvres d'art dans la visite virtuelle.

Maurice Mbikayi est né en 1974 à Kinshasa (RDC). Il vit et travaille en ce moment au Cap (Afrique du Sud). Il a obtenu un diplôme en design graphique à l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa ainsi qu’un Master of Fine Arts à la Michaelis School of Fine Art (université du Cap). On a pu voir le travail de Mbikayi à l’occasion d’une série d’expositions individuelles, parmi lesquelles, récemment : Coucou Crumble à la Gallery MOMO (2019 : Le Cap, Afrique du Sud) et Masks Of Heterotopia à l’Officine dell’Immagine (2018 : Milan, Italie). Il a également collaboré à une série de projets collectifs comme : Still Here Tomorrow To High Five You Yesterday... in Zeitz Mocca (2019 : Le Cap) ; Congo Stars à la Kunsthaus Graz (2018 : Autriche) ; ON/OFF à la Casa Victor Hugo (2018 : La Havane) et à la biennale de Lubumbashi (2017 : RDC). L’art de Mbikayi se centre sur la technologie contemporaine et les déchets qu’elle occasionne en Afrique et en particulier au Congo. L’artiste collectionne ces restes et les intègre à ses œuvres. Il produit ainsi des sculptures, des photos et des performances qui relient le matériau à son contexte politique, à savoir l’exploitation d’ouvriers sous-payés et les risques environnementaux et sanitaires des e-déchets sur le continent africain. Mais il est un fait au moins aussi important, à savoir que cette manière de travailler permet, pour citer l’artiste, de « mettre en lumière la résilience du peuple africain, qui a trouvé une infinité de manières de s’accommoder de moyens limités ». 

 

The Aesthetic Observer (2021)

Numéro 2 sur le parcours de l'exposition
Lieu: parc d'art

Sur le vêtement de ce personnage, on reconnaît des touches d’anciens claviers d’ordinateurs, une référence aux matières premières que nécessite la technologie contemporaine : ce sont encore et toujours des travailleurs exploités qui extraient du sol congolais les minerais indispensables au mode de vie occidental. Ensuite, l’Occident renvoie souvent les déchets toxiques de ces matériaux en Afrique. Mbikayi en réunit des restes qu’il intègre à ses œuvres. Il dénonce de la sorte non seulement la situation biaisée, mais rend également hommage à la résilience des Africains qui trouvent une infinité de méthodes pour maximaliser leurs moyens limités. « L’observateur esthétique » est un flâneur et un dandy, à l’image des célèbres « sapeurs » congolais. Le dandy accorde beaucoup d’attention à son apparence, un signe de résistance et d’indépendance.

Maurice Mbikayi,  The Aesthetic Observer (2021) © The Artist/De kunstenaar, Photo: Léonard Pongo

© Maurice Mbikayi — Foto: Léonard Pongo

Maurice Mbikayi, The Aesthetic Observer (2021) © The Artist/De kunstenaar, Photo: Léonard Pongo

 

Princesse Mathilde La Kinoise (2018) / Mademoiselle Amputée (2019)

Numéro 19 sur le parcours de l'exposition
Lieu: Gloriette

Ces deux personnages féminins incarnent la relation entre l’enrichissement des classes supérieures belges et l’exploitation du Congo. Elles aussi sont habillées de déchets électroniques recyclés du XXIe siècle, de même que The Aesthetic Observer. Mais leurs costumes font référence à la fin du XIXe siècle lorsque Léopold II régnait de son sceptre de fer sur le Congo. Ainsi, il forme un arc entre l’exploitation d’hier et d’aujourd’hui. De l’enfant à la main amputée sous la houlette de Léopold II aux enfants qui extraient aujourd’hui le coltan pour alimenter nos appareils électroniques. Mathilde, la reine des Belges, est présentée comme une dame de Kinshasa : la famille royale de Belgique s’étant fortement enrichie grâce au Congo, tous les descendants royaux sont des Kinoi·se·s. Inversement, la dame congolaise mérite le respect royal pour toutes les épreuves et difficultés qu’elle surmonte au quotidien.

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